Faussaires connus ou méconnus
Depuis le début de la philatélie, de nombreux faussaires ont oeuvrés sur la place public ou en quatimini. Nous en connaissons tous quelques uns : Sperati , Fournier , Taylor (les plus connus) cependant ils en existent bien d'autre que je vous propose de découvrir ici.
Pour les plus connus, leurs histoires ont souvent été relatées dans la presse philatélique, pour les autres il faut creuser plus avant dans la documentation philatélique existante et les informations ne sont pas toujours facile à trouver.
Entrez donc dans cette univers qui vous fera regarder vos chers timbres d'encore plus près.
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1Selon le livre " Philatelics Forgers, their lives and works", Georges Carion était faussaire, il commença à Paris en 1879 avec la société Carion and Emden. Il se rendit ensuite à Tahiti où il fut contraint de partir après un scandale relatif à de fausses surcharges. En 1894, il s'installa à San Francisco. Ses faux les plus célèbres sont "les surcharges de Cochinchine", il fit également de fausses surcharges sur les timbres dObock. Fausses surcharges "Cochinchine" réalisé par Georges Carion. Autre fausse surcharge vendu dans les colonies françaises. Georges Carion a également réalisé de fausses griffes pour lettres notamment pour la "Western Black express", Toutes les lettres connus sont adressés à Samuel Grosh ou à la "Reynolds and Co". Lettre adressé à Samuel Grosh par la société "Wells Fargo", fausse griffe "Black and Co" en noir. La découverte de certain faux de Carion provoqua un remous dans les milieux philatéliques, il s'en suivi un échange de courrier entre "the Scott Stamp Coin Limited Company" et Carion. Celui çi essaya de se disculper et il fut exonérer des charges reposant sur lui. Il attribua cet action à son ex-employé "Georges M. Schiller". Il rentrera en France par la suite. Information provenant du Catalogue KLASEBOER Vol.1
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1Jeffreys (George Kirke) était un faussaire de la fin du 19ème siècle (Londres). Selon «faussaires philatéliques, leurs vies et leurs œuvres» (par Varro E. Tyler), son nom est aussi parfois orthographié comme: Jeffreyes, Jeffries ou Jeffryes. Il a fait quelques fausses surcharges de divers pays et des contrefaçons des pays suivants: Ceylan, Grenade, Nouvelle-Galles du Sud, Nouvelle-Zélande, la Tasmanie et de Victoria. Enfin, il a fait deux faux timbres d'Hawaï. Il semble avoir collaboré avec les marchands de timbres Alfred Benjamin et Julian Hippolite Sarpy (Benjamin et Sarpy), qui ont vendu beaucoup de ses produits dans leur boutique. En 1892 Jefrreys a été condamné à six mois d'emprisonnement avec travaux forcés pour "complot pour frauder le public " pour ses activités de contrefaçons. Surcharges ; "Faussaires philatéliques, leur vie et leurs œuvres " mentionne que de fausses surcharges existent pour les pays suivant : la Colombie, l'Equateur, le Nord-Bornéo (« huit cents »sur 2 c), Sarawak, Sungei Ujong et Zululand. Il a été exposé par JB Moens en 1883 pour la fabrication de fausses surcharges sur les timbres Equateur et la Colombie. Fausse surcharge "2 cents sur 3c" vendu par Benjamin et Sarpy. Un surchargé provisoire très rare 'DEUX CENTS » (une seule ligne) sur 3 c du Sarawak existe et a été publié en 1874. Après avoir trouvé certains faux, notamment ceux des faussaires de Londres, Benjamin, Sarpy et Jeffreys qui ont réalisé cette surcharge, on croyait que ce timbre était tout à fait faux. On pense maintenant qu'il y a effectivement un véritable timbre surchargé. Par ailleurs, un tel timbre avec l'annulation 'SARAWAK PO' est un faux fait par les trois messieurs ci-dessus. Le "Prestige Philatélie Auctions" a mentionné également que " W. Batty-Smith dans le London Philatelist (novembre-décembre 1989) a fourni des preuves étayant l'existence d'un véritable 2c provisoire pour une utilisation sur les journaux". Faux : CEYLON La meilleure façon de distingué cette falsification de Jefferies (selon Brian Hicklings) est la partie inférieure de la amphersand (&), qui est beaucoup trop large sur la falsification. Aussi le «O» de Ceylon est plus large dans le faux et n'est pas alligné (en raison de sa taille) avec le «L» comme dans l'original. C'est un faux dangereux. Une image de ce faux peut également être trouvée dans «faussaires philatéliques, leur vie et travaille '(il existe avec surimpression« spécimen »). VICTORIA Faux 3 pence de Jeffreys de 1850 Faux 1 Shilling de Jeffreys Réimpression officiel original Notez que les lettres de l'inscription sont légèrement différentes dans la falsification de Jeffreys. HAWAII Un faux fait par Jeffreys en 1886 pour Hawaii, ressemblant à la statue de Kamehameha. Oblitération "Honolulu 15 juin 1886". Il existe également un faux de 2 dollars rouge.
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1Le faussaire Engelhardt Fohl de Dresde 1858-1906 (Allemagne) a fait plusieurs faux de bonnes factures. Un grand nombre ont été surchargés 'Falsch!' ( Qui signifie « Faux » en allemand ) quand ils ont été découverts. Ils ont ensuite été distribués avec certaines revues philatéliques. Fohl fit réaliser ses faux par l'entreprise d'impression Leutsch, jusqu'à ce que la société fit faillite en 1898. Il est connu pour être le faussaire ayant réalisé les "faux timbres du canal de Suez" proposé à la vente par Fournier un autre faussaire bien connu. Il réalisa aussi plusieurs falsifications des timbres de Lubeck. Lubeck : Original Faux Original Faux Original Faux Mecklenburg-Schwerin : Faux découpe d'entier postal Canada : Faux 10c Queen Victoria Hanovre : Egypte : Faux 40c Canal de Suez Original Faux 1c Canal de Suez Original Nous savons en outre que ce faussaire a fait de faux timbres de la société du Danube, de la Serbie et le premier timbre de Saxe (en fait le faussaire Schroeder a produit ce faux et Fohl simplement vendu) . Il a également offert des contrefaçons de Oldenburg 1/4 g de 1860 et les valeurs 5 et 10 ngr de saxe de 1855 qui ont été rapportés dans le Schweizer Illustr. Briefmarken Zeitung en Novembre 1882 (source: http://briefmarken.ag/). Surtout, les contrefaçons de Saxe semblent avoir été tout à fait trompeuse.
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1François Fournier (24 avril 1846 - 12 juillet 1917), né à La Croix-de-Rozon, en Suisse, était un faussaire de timbres, de surcharges et d'oblitérations qui se considérait comme un créateur d'« objets d'art ».Devenu citoyen français, il servit dans l'armée française pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Quelques exemples ainsi qu'un lien: Images du lien suivant! http://www.jamesbendon.com/fournierforsale/fournier.htm
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1Hallo Harald, Inzwischen ist übrigens klar, dass Torres alle Länder gefälscht hat, auch Frankreich. Ich suche für Frankreich (und Kolonien) noch nach Experten für Fälschungen oder einfach Leute, die Interesse daran (und vielleicht eine Sammlung von Fälschungen) haben. Entre temps il est d'ailleurs clair que Torres a falsifié tous les pays, la France aussi. Pour la France (et les colonies), je cherche des experts pour les contrefaçons ou tout simplement des gens qui ont un certain intérêt pour ce thème (et peut-être une collection de contrefaçons). Meanwhile is clear incidentally that Torres has faked all countries, also France. I look for France (and colonies) still for experts for forgeries or simply people who have interest in it (and perhaps a collection of forgeries). http://online.fliphtml5.com/immj/xnxh/ http://online.fliphtml5.com/immj/glsn/ Natalis Rondot, les premières illustrations de timbres-postes et les faux Natalis Rondot, the first illustrations of postagestamps and forgeries Natalis Rondot, die ersten Abbildungen von Briefmarken und Fälschungen Gerhard Lang-Valchs Cyr-François-Natalis Rondot (1821-1900), économiste, historien de l’art et philatéliste est l’auteur de « la première publication du monde sur les timbres-poste dans une revue destiné au grand public. »[1] De juin 1862 à décembre 1866 il publie dans Le magasin pittoresque une série de 53 articles avec des notes sur l’histoire postale des premières séries de 113 pays et territoires alors existants ou constitués, contenant 456 illustrations. En 1867 la publication ne continue plus, ainsi que l’article sur la France, prévu pour une publication plus tôt, reste hors de cet œuvre. Cyr-François Natalis Rondot (1821-1900), economist, art historian and philatelist is the autor of "the first publication of the world on postage stamps in a magazine intended for the general public." [1] from June, 1862 till December, 1866 he publishes in The picturesque store a series of 53 articles with notes on the mail history of the first series of 113 countries and them existing or established territories, containing 456 illustrations. In 1867 the publication does not continue any more, as well as the article on France, planned for a publication earlier, stays outside this work. Cyr-François-Natalis Rondot (1821-1900), Wirtschaftler, kunst-Historiker und Philatelist ist der autor der " ersten Publikation der Welt über Briefmarken in einer für das große Publikum bestimmter Zeitschrift." [1] von Juni 1862 bis Dezember 1866 veröffentlicht er im Malerischen Geschäft ein Reihe von 53 Artikeln mit Anmerkungen über die Postgeschichte der ersten Ausgaben der 113 Länder und bestehenden Gebieten die 456 Abbildungen enthielten. 1867 geht die Veröffentlichung nicht mehr weiter, und der Artikel über Frankreich, der vorgesehen war, ist in diesem Werk nicht enthalten. À peu près vers la même époque la littérature philatélique européenne naquit avec trois publications, tous en langue française. C’est d’abord Alfred Potiquet qui publie en décembre de 1861 son Catalogue des timbres-poste créés dans les divers états du globe, qui se base sur une liste de vente du commerçant Oscar Berger-Levrault de Strasbourg. Un mois plus tard se publie à Bruxelles le Manuel du Collectionneur de Timbre-poste de Jean-Baptiste Moens, qui connaît aussi rapidement tout comme le premier, une seconde édition. Pour le complèter, apparaissaient parallèlement les Illustrations du Manuel… comme deuxième partie de cette œuvre en 17 parutions mensuelles.[2] More or less towards the same period the European philatelic literature was born with three publications, all in French language. It is at first Alfred Potiquet who publishes in December of 1861 his Catalog of postage stamps created in the diverse states of the globe, who bases himself on a list of sale of the storekeeper Oscar Berger-Levrault of Strasbourg. One mounth later publishes in Brussels Manuel of the Collector of Jean-Baptiste Moens's postage stamp, who knows so quickly just like the first one, a second edition. To complete it, appeared at the same time the Illustrations of Manuel as second part of this Work in 17 mounthly publications. [2] Fast zur selben Zeit wurde die europäische philatelistische Literatur geboren mit drei Veröffentlichungen, alle in französischer Sprache. Zuerst veröffentlicht Alfred Potiquet im Dezember 1861 seinen Katalog der ausgegebenen Briefmarken in allen Staaten der Welt, basiert auf die Verkaufsliste des Händlers Oscar Berger-Levrault in Straßburg. Einen Monat später veröffentlicht Jean-Baptiste Moens in Brüssel sein Lehrbuch des Briefmarkensammlers, das genauso wie beim ersten, es eine zweite Ausgabe gibt. Um diesen zu vervollständigen erschainen paralell die Illustrationen des Lehrbuches als zweiter Teil dieses Werkes in 17 monatlichen Erscheinungen. [2] [1] http://www.memoires.timbrologie.online.fr [10.09.2016, 11.45] Tous les articles de Rondot y sont accesibles. Notre remerciement à l’auteur de ce site, qui a rendu possible l’utilisation du contenu. [2] En 1864 se publiait finalement Les timbres-poste illustrés: contenant la nomenclature générale de tous les timbres-poste et la reproduction de tous les types émis jusqu'à ce jour, dans les divers pays de l'univers, 1840-1864, comme une sorte de quatrième édition-reliure des deux éditions antérieures. Pendant qu'a Paris, Rondot commence à publier ses articles sur les timbres-postes déjà émis, illustrés et complétés avec des notes informatives générales fournies par les administrations postales locales, le belge ajoute même une autre publication, son journal philatélique Le timbre-poste, qu’il commence à publier en janvier de 1863 et qui se dédie surtout aux nouveautés philatéliques. While in Paris Rondot begins to publish his articles on the postage stamps already emitted, illustrated and completed with general informative notes supplied by the local mail administrations, the Belgian adds even another publication, hes philatelic nexspaper The postage stamp, which it begins to publish in January of 1863 and which dedicates especially in the philatelic novelties. Während Rondot in Paris seine Artikel über die schon ausgegebenen Briefmarke veröffentlicht, mit Illustrationen und mit allgemeinen informativen, von den örtlichen Postverwaltungen gelieferten Anmerkungen ergänzt, fügt der Belgier eine andere Veröffentlichung hinzu mit seinem philatelistischem Journal, Die Briefmarke, die er ab Januar 1863 publiziert und sich vor allem mit de Neuheiten befasst. Pendant les premières décades de la timbrologie la présence d’une quantité incroyable de contrefaçons était un problème considérable pour tous les collectionneurs. Ça explique pourquoi on trouve entre les publications philatéliques des toutes premières années de la décade dès 1860 deux livret-manuels, destinés à aider les collectionneurs pour trouver des contrefaçons et dirigées, logiquement, contre les fausseurs, l'un en langue française, l’autre en anglais.[1] During the first decades of the timbrologie the presence of an incredible quantity of forgeries was a considerable problem for the collectors. That explains why we find between the philatelic publications of very first years of the decade, since 1860, two notebooks-textbooks, intended to help the collectors to find forgeries and managed, logically, against forger, the one in French language, the other one in English. (1] Während der ersten Dekaden der timbrologie war die Anwesenheit einer nglaublichen Fälschungsmenge ein beachtenswertes Problem für alle Sammler. Das erklärt warum man inzwischen den philatelistischen Veröffentlichungen der ganz ersten Jahre seit 1860 zwei Bücher-lehrbücher findet, die vorgesehen sind, dem Sammler zu helfen um Fälschungen zu finden und logischerweise gegen die Fälscher, das eine in französischer Sprache, das andere in englischer Sprache. [1] Mais même pour les commerçants et soi-disant spécialistes les faux étaient un problème non négligeable. Entre les illustrations des livraisons de Moens, qui étaient d’une excellente qualité pictorale, l’anglais Pemberton découvre sept faux.[2] La qualité des facsimilés était telle qu’il pouvait même détecter l’auteur de trois d’entre eux. Et il y avait encore plus de faux dans la collection de Moens qui avait servi de base de données au graveurs. Dans les illustrations des timbres-poste espagnols on trouve au moins 11 falsifications.[3] Pemberton, qui s’était probablement concentré sur les valeurs les plus chères, ne les avait pas trouvé et ne se rendrait pas compte que dans son propre manuel de 1870 lui aussi présenterait six contrefaçons espagnoles.[4] But even for the storekeepers and the so-called specialists the false were a not insignificant problem. Between the illustrations of the deliveries of Moens, which were of an excellent pictoral quality, the englishmen Pemberton discovered seven forgery. [2] The quality of facsimiles was such as he could even detect the author of three of them. And there was some more of forgery in the collection of Moens which had served the database of engravers. The illustrations of the spanish postage stamps we find at least 11 forgeries. [3] Pemberton, who had probably concentrated on the most expensive values, had not found them and would not realize that in his own textbook of 1870 would present too six spanish forgeries. [4] Aber sogar für Händler und sogenannte Spezialisten waren die Fälschungen ein nicht unwesentliches Problem. Zwischen den Illustrationen der Lieferungen von Moens, die einer ausgezeichneten Bild-Qualität waren, entdeckte der Engländer Pemberton sieben Fälschungen. [2] Die Qualität der Faksimiles war so, daß der Autor drei unter ihnen bestimmen konnte. Und es gab noch mehr Fälschungen in der Sammlung von Moens, die als Datenbasi für die Stecher gedient hatte. In den Illustrationen der spanischen Briefmarken findet man mindestens 11 Fälschungen. [3] Pemberton der sich wahrscheinlich auf die teuersten Werte konzentriert hatte, war sich nich bewußt, daß er in seinem eigenem Lehrbuch von 1870 selbst sechs spanische Fälschungen vorstellte. [4] Rondot et son graveur, qui lui aussi avait fait un travail de qualité extraordinaire, n’oubliant pas les moindres détails dans ses copies, avaient souffert le même problème. On trouve entre les illustrations des timbres de la collection de Rondot et celles d’autres collections consultées au moins une vingtaine de copies de faux. Il est difficile de dire s’il y en a encore beaucoup d'autres. L’accès aux œuvres sur les contrefaçons à niveau pour tout le monde est extrèmement difficile. Pour beaucoup de pays ou territoires il n’existe pas de descriptions compactes et consultables. Les livres déjà mentionnés et les livres connus sur les faux « classiques » comme les Spud Papers, les Album Weeds et autres ne sont pas très explicites non plus. Mais les comparaisons qui se présenteront continuellement devaient convaincre les sceptiques. Rondot and his engraver, who had done a work of extraordinary quality too, not forgetting the slightest details in his copies, had suffered the same problem. We find betwwen the illustrations of the stamps and collection of Rondot and those other collections consulted at least about twenty copies of forgery. It is difficult to say if there is some more others. The access to the works on the forgeries at level for everybody is extremely difficult. For many countries or territories there are no compact and avaiable for consultation descriptions. The already mentioned books and the books known on the false "classics" as the Spud Papers, Album Weeds and others are not very explicit either. But the comparisons which appear constantly had to convince the sceptics. Rondot und sein Stecher, der auch eine Arbeit außerordentlicher Qualität gemacht hatte, die kleinsten Details in seinen Kopien nicht vergaß, hatten mit den selben Problemen zu kämpfen. Man findet zwischen den Illustrationen der Marken der Sammlung von Rondot und anderen nachgesehenen Sammlungen ca. zwanzig gefälschte Kopien. Es ist schwer zu sagen ob es noch viele andere gibt. Der Zugang zu den Werken über Fälschungen auf Niveau für jedermann ist extrem schwer. Für viele Länder oder Territorien gibt es keine ordentliche Beschreibung oder Nachschlagewerk. Die schon erwähnten Bücher über die falschen "Klassiker" unddie bekannten Bücher wie Stud Papers, Album Weeds und andere sind nicht sehr deutlich. Aber die Vergleiche die sich ständig wiederholen, werden die Skeptiker überzeugen. Il est évidemment difficile et probablement impossible de connaître tous les faux d’un pays qui existent ou existaient. Et nous parlons ici de timbres de tous les pays du monde. Néanmoins il est possible de détecter quelques faux au premier coup d’œil quand on connaît les originaux correspondants. C’est pourquoi nous nous limiterons dans cet article à présenter les cas plus nets. Les limitations rédactionelles ne permettent pas de présenter tous les exemplaires faux et suspects, mais au moins dans le cas des timbres espagnols nous en donnerons des réferences.[5] Il y en a d’autres que je considère suspects et entre eux il y a sûrement quelques faux, un futur travail pour les spécialistes des pays correspondants. It is obviously difficult and probably impossible to know all the false of a country which exist or existed. And we speak here about stamps of all the countries of the world. Nevertheless it si possible to detect some forgery in the first blow of eye when we know the original stamps. That is why we shall limit overselves in this article to present the clearer cases. The redactional limitations do not allow to present all false and suspect copies, but at least en the case of spanish stamps we shall give it references. [5] There is of other than I consider suspect and between them there are certainly forgery, a future work for the specialists of the corresponding countries. Es ist wahrscheinlich unmöglich alle Fälschungen eines Landes zu kennen die existieren oder existierten. Und wir sprechen hier über die Marken aller Länder der Welt. Trotzdem ist es möglich einige Fälschungen beim ersten Anblick zu erkennen wenn man die Originale kennt. Deshalb werden wir uns in diesem Artikel darauf beschränken die deutlicheren Fälle vorzustellen. Die redaktionellen Einschränkungen erlauben es nicht, alle verdächtigen Exemplare vorzustellen, aber mindestens im Falle der Spanischen Marken deren Referenzen wir angeben werden. [5] Es gibt andere die ich für verdächtig halte und von denen einige bestimmt falsch sind, eine zukünftige Abeit für Spezialisten der Entsprechenden Länder. [1] Jean-Baptiste Moens: De la falsification des timbres-poste, ou nomenclature générale de toutes les imitations et falsifications, ainsi que des divers timbres d'essais de tous pays, Bruxelles 1862. Pemberton [2] The Stamp Collectors Magazine, May 1863, p. 27. [3] Gerhard Lang-Valchs [GLV]: El padre de la filatelia y los falsos de España, Eco Filatélico à publier. [4] GLV: The British Stamp Experts and „their“ Spanish Forgeries, The London Philatelic Journal, ..... [5] GLV: Falsos à gogo, Eco Filatélico y Numismático, jan. 2017, p. 24-25. Voyons quelques-uns des exemplaires concernés : Let us see some of the copies concerned: Schauen wir uns einige Exemplare an: Autriche : 2 kreuzer Dans le cas de cet exemplaire, le graveur a copié un timbre faux (134) et parallèlement un autre authentique (135). La différence est bien visible dans les signes diacritiques du « ö » et du « i » qui manquent chez le faux. Les exemplaires de la série sont identiques sauf les ornements des coins. Le fait que le graveur a reproduit les deux inscriptions, identiques chez les originaux, de forme clairement différente, ne nous indique pas une négligence, mais une grande professionalité qu’on voit dans beaucoup d'autres copies faites pour Rondot. Et, ce n’est certainement pas le seul cas. Nous verrons plus tard une chose pareille pour les timbres de Suisse. In the case of this copy, the engraver copied a false stamp (134) and at the same time one other authentic (135). The difference is very visible in the diacritical marks of "ö" and "i" which are lacking at the forgery. The copies of the series are identical except the ornaments of corners. The fact that the engraver reproduced both registrations, identical to originals, of cleary different shape, does not indicate us a ngligence, but a big professionality which we see in many of the other copies made for Rondot. And it is not certainly the only case. We shall see later such a thing for Swiss's stamps. Im Fall dieses Exemplars hat der Stecher eine falsche Marke (134) und parallel eine andere authentische (135) kopiert. Der Unterschied ist in den diakritischen Zeichen "ö" und "i" sehr deutlich die bei den Falschen fehlen. Die Exemplare dieser Serie sind außer den Ornamenten in den Ecken identisch. Die Tatsache, daß der Stecher die beiden Beschriftungen, die bei den Originalen identisch sind, klar in unterschiedlicher Form reproduziert hat, zeigt uns keine Nachlässigkeit, sonder eine große Professionalität, die man in vielen anderen, für Rondot gemachten Kopien sieht. Und das ist sicherlich nicht der einzige Fall. Wir werden später das gleiche bei den Marken der Schweiz sehen. Un autre indicateur du faux est la réalisation de la partie inférieure de l’écusson qui finit avec un demi-cercle de rayons sans reproduire les détails de l’original. Another indicator of the forgery is the realization of the bottom of the badge which finishes with a semicircle of beams without reproducing the details of the original. Ein anderer Anzeiger der Fälschung ist die Verwirklichung des unteren Teiles des Wappenschildes, das mit Strahlenhalbkreis zu Ende geht, ohne die Details des Originales zu reproduzieren. Bergedorf : 1 ½ Schilling La falsification sur laquelle cette copie se base, montre une particularité étonnante, les lignes du fond ondulées étaient des lignes ondulées croisées! The forgery on which this copy bases itself, shows a surprising particularity, the wawed lines of the bottom were crossed wawy lines! Die Fälschung, auf welche sich diese Kopie stützt, zeigt eine erstaunliche Eigentümlichkeit, die gewellten Linien des Hintergrundes waren gekreuzte gewellte Linien. Espagne : 6rs Le point après le “S” de “CORREOS” manque. La pointe du ruban de la coiffure de la reine qui finit en bas, au cou du buste, est pointue et pas ronde. Elle finit en bas, pendant que sur l’original elle se trouve au milieu du bout du ruban. The point after "S" of "Correos" misses. The point of the ribbon of the hairstyle of the Queen which finishes below in the neck of the bust is sharp and not round. It finishes below, while on the original it is in the middle of the end of the ribbon. Der Punkt nach dem "S" von "CORREOS" fehlt. Die Spitze des Bandes der Frisur der Königin, die unten, am Hals der Büste zu Ende geht, ist spitz und nicht rund. Sie geht unten zu Ende, während sie sich im Original in der Mitte des Endes des Bandes befindet. Espagne : 3cts (Madrid) Le point qui manque après le « S » de « CUARTOS » est le premier indicateur pour le faux. Le plus clair c’est le nombre de hachures des triangles des quatre coins. Au lieu de 9 dans chaque espace il y en a ici 11, sauf à droite en haut où on en compte 10. The point which is lacking after the "S" of "CUARTOS" is the first indicator for the forgery. Most clearly is the number of hatchingsof the triangles of four corners. Instead of 9 in every space there is 11, except for right at the top where one in account10. Der Punkt der nach dem "S" von "CUARTOS" fehlt ist der erste Anzeiger für eine Fälschung. Am klarsten ist die Anzahl der Schraffierungen der Dreiecke in der vier Ecken. Anstatt 9 in jedem Eck sind es 11, außer oben rechts wo es 10 sind. Oldenbourg : Le point final de l’inscription droite latérale manque. La croix de la couronne touche le cadre. Les lignes de fond couvrent le fond des coins inférieurs et l’espace sous la banderole. Dans la partie supérieure ils dépassent le bout des banderoles. The point of the inscription of right side is lacking. The cross of the crown affects the frame. Ledger lines cover the bottom of the lower corners and the space under the banner. In the top they exceed the end of banners. Der Punkt nach der rechten Beschriftung fehlt. Das Kreuz der Krone berührt den Rahmen. Die Schraffierungen decken den Grund der unteren Ecken sowie den Raum unter den Wimpeln. Im oberen Teil überschreiten sie das Ende der Wimpel. Parme : 25c Dans son oeuvre Vade-Mecum du specialiste en timbres-poste Fernand Serrane explique que l’original de ce timbre-poste a trois hachures sous et au-dessus du lis central. On voit dans les originaux des points avant et après la valeur ainsi qu' entre et après les mots de l’inscription supérieure. Le numéro « 2 » et aussi le « 5 » ont une forme très rare. Le cercle central avec le lis n’est pas centré et ne touche pas le cadre ou le cartouche à gauche. In his work Vade-mecum of the specialist in postage stamps Fernand Serrane explains that the originals of this postage stamps has three hatchings under and over the central lily. We see in the originals dots before and after the value as well as enter and after the words of the superior registration. The number "2" and also "5" have a very rare form. The central circle with the lily is not centered and does not affect the frame or cartidge to the left. In seinem Werk Vade-Mecim des Spezialisten der Briefmarken erklärt Fernand Serrane, daß das Original dieser Marke drei Schraffierungen unter und über der zentralen Lilie hat. Man sieht in den Originale Punkte vor und nach dem Wert, sowie zwischen und nach den Wörtern der oberen Beschriftung. Die Zahlen "2" und "5" haben eine sehr seltene Form. Der zentrale Kreis mit der Lilie ist nicht zentriert und berührt den Rahmen oder Kartusche links nicht. Saint Vincent : 6p Ce faux est connu est décrit.[1] Le « T » de l’abréviation « ST » de Saint Vincent est entier dans le faux, pendant que l’original montre un point surmontée d'une lettre plus petite. This forgery is known is described. [1] The "T" of the abbreviation "ST" of Saint Vincent is whole in the forgery, while the original shows a point surmounted with a smaller letter. Diese Fälschung ist bekannt und beschrieben. [1] Das "T" der Abkürzung " ST " von Saint Vincent ist in der Fälschung ganz, während das Original einen Punkt mit einem darüber stehenden kleinerem Buchstaben zeigt. Suisse : 5c (10c) Comme dans le cas du timbre-poste d’Autriche, le graveur avait devant soi un exemplaire original et un faux, le timbre-poste « double ». Le signe différent est la distribution régulière ou presque régulière des points qui forment le fond de l’écusson. Ni le timbre à gauche ni l’authentique montrent cette particularité. Et c’est encore une fois le fait de l’imitation assez différente, en ce cas d’un dessin presque identique, ce que nous confirme que cette particularité n’est pas due au hasard, mais au travail exact et scrupuleux d’un graveur qui a fait des copies de qualité superbe. Mais il y a encore assez d'autres indicateurs : Dans la copie manquent les points après le « 5 », le « 10 » et le « C » de la valeur ainsi que la barre du « t » de « Cent ». Les « G » de « Genève » du faux touchent le cadre, et la ligne verticale qui sépare les deuxs moitiés de l’écusson, touche le cadre extérieur de l’écusson. As in the case of the postage stamp of Austria, the engraver had in front of one an original capy and a forgery, the "double" postage stamp. The different sign is the regular or almost regular distribution of the poins which form the bottom of the badge. Neither the stamp to the left, not the authentic shows this particularity. And it is once again the fact of the rather different imitation, in case the almost drawing, what confirms us that this particularity is not due at random, but to be exact and scrupulous work of an engraver who made copies of magnificent quality. But ther are still not enough other indicators: in the copy miss points after "5", "10" and the "C" of the value as well as the bar of the "t" of "Cent". The "G" of "Geneva" of the forgery touches the frame and the vertical line which separates the two halves of the badge, touches the outside frame of the badge. So wie im Fall der Briefmarke von Österreich, hatte der Stecher ein Original und eine Fälschung vor sich, die "doppelte" Briefmarke. Ein unterschiedliches Zeichen ist die regelmäßige oder fast regelmäßige Verteilung der Punkte die auf den Grund des Wappenschildes bilden. Sowohl die linke Marke, als auch die authentische, zeigen diese Eigentümlichkeit. Und es ist nochmals die Tatsache der unterschiedlichen Nachahmung, in diesem Fall der fast identischen Zeichnung, was uns bestätigt, daß diese Eigentümlichkeit kein Zufall ist, sondern die gewissenhafte Arbeit des Stechers, der Kopien fabelhafter Qualität gemacht hat. Aber es gibt noch genug andere Anzeiger: in der Kopie fehlen die Punkte nach der "5", "10" und dem "C" der Wertangabe, sowie Strich des "t" von "Cent". Das "G" von "Genf" der Fälschung berührt den Rahmen und die senkrechte Linie, die die zwei Hälften des Wappenschildes trennt, berührt den äußeren Rahmen des Wappenschildes. Entre les illustrations des différents pays il y a un cas particulier, qui concerne la valeur de la première série de 1850 de Saxe, territoire allemand indépendant à cette époque. Rondot s’est rendu compte que cet exemplaire de sa collection montre des différences considérables avec un autre exemplaire de la même série qu’il présente à côté. En effet il ne le considère pas comme un exemplaire normal, mais comme un timbre précurseur ou même un essai. C’est ni l’un ni l’autre, il est tout simplement une contrefaçon qu’on qualifierait aujourd’hui de naïve. Between the ilustrations of the various contries there is a particular case, which concerns the value of the first series of 1850 of Saxony, independent German territory at that time. Rondot realized that this copy of his collection shows considerable differences with another copy of the same series as it presents close by. Indeed he does not consider it is a normal copy, but as a precursory stamp or an essay. it is neighter of them, it is simply a forgery which we would qualify as innocent today. Zwischen den Illustrationen der unterschiedlichen Länder gibt es einen besonderen Fall, der den Wert der ersten Serie aus 1850 von Sachsen, dem unabhängigen deutschen Territorium dieser Epoche betrifft. Rondot wurde klar, daß dieses Exemplar seiner Sammlung beachtenswerte Unterschiede mit einem Exemplar derselben Serie aufwies, gegenüber dem, das er vorstellte. In Wirklichkeit betrachtete er es nicht als ein normales Exemplar, sondern wie einen Vorläufer oder sogar als ein Essay. Es ist weder das Eine, noch das Andere, sondern eine Fälschung die wir heute als naiv betrachten würden. [1] Evert Klaseboer: Stamps of the world 1840 to 1920, 2 vol., CD-ROM, partiellement accessible à [http://catalogue.klaseboer.com/]. Le problème des contrefaçons est important dans toute l’Europe. Il est tel que même un faussaire comme l’espagnol Plácido Ramón de Torres, pas encore découvert comme tel, publia dans une des dernières pages de son album de timbres-poste un avis pour ses clients.[1] Des faux sont introduits sans scrupules dès Paris ! La concurrence devait être féroce. The problem of the forgeries is important in all Europe. It is such as even the counterfeiter as the spanish Plácido Ramón de Torres, not still discovered as such, published in one of the last pages of his album of postage stamps an opinion for his customers. [1] Falses are introduced without scrupels from Paris! The competition must be ferocious. Das Problem der Fälschngen war in ganz Europa stark verbreitet. Es ist so, daß sogar der Spanier Plácido Ramón de Torres, der noch nicht als Fälscher identifizier war, in einer der letzten Seiten seines Buches ein Meinung an seine Kunden veröffentlichte. [1] Fälschungen sind ohne Skrupel von Paris eingeführt worden! Die Konkurenz muß schrecklich sein. [1] Plácido Ramón de Torres: Álbum ilustrado para sellos de Correo, Barcelona 1879. ¡ALERTA, COLECCIONISTAS!
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1Jean de Sperati (né Giovanni Desperati le 14 octobre 1884 à Pistoia en Italie et mort le 27 avril 1957 à Aix-les-Bains en France) est un faussaire italien qui exerça en France. Spécialisé dans la réalisation de faux timbres-poste de collection, il est considéré comme un des maîtres en la matière : ses créations sont recherchées et atteignent des prix respectables, mais bien inférieurs à ceux des timbres authentiques. Une histoire de famille Giovanni Desperati naît en Toscane d’un père comptable dans une usine. Sa mère et ses deux frères (dont un photographe) tiennent un commerce de timbres de collection, tous faux. L’entreprise est nommée la Borsa Filatelica Toscana. La fréquentation d’un cousin, ouvrier papetier, initie Giovanni à la connaissance du papier. À la suite d’une perquisition de la police, la famille Desperati déménage rapidement à Lucques. Par la suite, elle vit à Pise et Turin avant d’émigrer en France et de s’installer à Paris. C’est vers 1909 que Giovanni Desperati francise son identité en Jean de Sperati. Déjà engagé dans l’affaire de falsification familiale, il en devient un maître. Le marchand de timbres Jean Cividini lui commande une reproduction d’un timbre rare de la Gold Coast britannique (aujourd’hui Ghana) et l’envoie à Max Their, un expert berlinois, qui le renvoie en le déclarant authentique. À partir de cette expérience, de Sperati crée des faux de timbres classiques à forte cote que ses commanditaires revendent en trompant les experts des maisons d’enchères d’Europe et les acheteurs. La Philatélie d’art La « philatélie d’art », comme Jean de Sperati nomme son activité, utilise principalement la phototypie (ou photocollographie) comme technique d’impression. Elle lui permet d’utiliser ses connaissances en photographie et en imprimerie et de reproduire autant la lithographie que la taille-douce. Il utilise parfois du papier authentique repris des bords de feuilles, voire en recyclant des timbres de faible valeur. En 1930, pour rester discret, il emménage à Aix-les-Bains, en Savoie avec sa femme épousée en 1914 et sa fille née en 1924. La Seconde Guerre mondiale lui amène un surcroît de commandes des marchands de timbres dont les clients achètent des timbres de forte valeur, plus faciles à cacher que d’autres biens précieux. Cependant, de Sperati est contraint de se découvrir en 1942 quand un colis de faux timbres rares allemands envoyé à Lisbonne est saisi par les douanes françaises. Croyant les timbres authentiques, l’administration l’accuse de n’avoir pas déclaré leur valeur réelle et veut le faire condamner pour fraude fiscale via une tentative d’évasion fiscale. Il croit pouvoir se défendre en avouant que ce sont des faux, mais, dans un rapport d’expert du 4 janvier 1944, le criminologue Edmond Locard certifie l’authenticité et évalue le colis à 223 400 francs, bien plus que ce que croyaient les douanes. Pour éviter la ruine que causerait l’amende, Jean de Sperati présente au tribunal les preuves de ses techniques. Le tribunal l’acquitte pour l’accusation de fraude fiscale et il s’en tire avec une amende pour avoir gêné le travail des douaniers. Cependant, après-guerre, en 1952, une instance est engagée contre lui par le Chambre Syndicale des Négociants en Timbres-Poste pour production de faux timbres de collection. Le jugement le condamne pour escroquerie. La Cour d’Appel, devant laquelle Sperati s’est pourvu, confirme en 1952 le premier jugement et le condamne à deux ans de prison que son âge lui épargne. Collection Les créations de Jean de Sperati sont collectionnées et vendues sur le marché philatélique en toute connaissance de cause. Une partie provient de l’achat, en 1954, par la British Philatelic Association des épreuves, de son stock de timbres et de son matériel à de Sperati. Les épreuves étant déjà marquées par le faussaire, l’association britannique marque et numérote de manière visible les timbres. Le matériel est détruit. Après recensement et étude, les pièces sont vendues aux membres de la BPA et de la Royal Philatelic Society London. Parmi les pièces les plus recherchées, se trouvent les trois albums en cuir dans lesquels le faussaire présentait ses œuvres au client potentiel. Une de ses feuilles présente les dix-huit timbres classiques qu’il affirma avoir créé avec le même matériel que la feuille de dix-huit qu’il avait dû présenter à Edmond Locard. Le dernier cahier conservé intact est acheté 31 200 livres sterling lors de la 9e vente dispersant la collection de Gawaine Baillie, organisée à Londres en janvier 2007. Sources : Wikipedia, groupe Facebook Histoire du timbre
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Fausse monnaie et guerre totale / Opération Bernhard
1Fausse monnaie et guerre totale Si les nouveaux billets en euros mis en circulation dernièrement s’inscrivent dans le vieux cadre de la lutte en les Etats et les criminels, on ne saurait trop conseiller pourtant à la BCE de se méfier : les faux-monnayeurs ne sont pas toujours où on les attend. En témoigne le fait que la plus vaste entreprise de fausse monnaie de l’histoire contemporaine ne fut pas lancée par un groupe de malfaiteurs mais par un Etat entier, et pas n’importe lequel. Retour sur l’Opération Bernhard. Fausse monnaie et guerre totale La fausse monnaie, les Etats la détestent … jusqu’au moment où ils s’en servent. Si chacun connaît en France la réputation de faux-monnayeur que se traîne Philippe Le Bel depuis le 14ème siècle, l’Angleterre ne s’est guère privée non plus d’inonder l’économie d’un pays – d’une colonie, en l’occurrence – de fausse monnaie au cours de la Guerre d’Indépendance américaine. Quelques décennies plus tard c’était au tour de Fouché d’organiser dès 1809, sous Napoléon, une vaste opération de réalisation de fausses monnaies, confiée à des artistes et des imprimeurs recrutés à… la Banque de France… avec la bénédiction de l’Empereur. Un faussaire chez les SS L’un des exemples les plus célèbres et les plus impressionnants de fausse monnaie d’état, par sa durée comme sa qualité, est plus récent et remonte à la Seconde Guerre mondiale. On en doit l’idée à un officier SS allemand, le Sturmbannführer Bernhard Krüger. Le cher homme s’y connaissait en termes de fausse monnaie, puisqu’ancien faussaire lui-même, il avait été emprisonné pendant la République de Weimar avant d’être recruté en 1939 par l’Office central de la Sécurité du IIIe Reich (le RHSA pour Reichssicherheitshauptamt.) pour ses fantastiques talents. Il y prit la tête de l’unité VI F 4a, spécialisée dans la fabrication de faux documents (passeports, accréditations…) destinés aux espions nazis. En 1941, Krüger proposa un projet ambitieux à son chef, Heydrich : utiliser les talents particuliers de certains prisonniers retenus dans les camps de concentration pour créer une équipe de faux monnayeurs de toutes pièces. Le but de la manœuvre ? Démolir l’économie britannique en inondant l’Europe entière de faux billets. Conquis, le directeur du RSHA lui accorda carte blanche pour réaliser son projet. L’opération « Bernhard » était née. Krüger installa ses quartiers dans un baraquement isolé du camp de concentration de Sachsenhausen. Proche de Berlin et destiné à « accueillir » principalement des prisonniers politiques, Sachsenhausen n’était pas destiné à l’extermination à proprement parler, même si c’est là qu’on y testa les procédés de meurtre de masse employés à Auschwitz et ailleurs. Au cours des mois qui suivirent, Krüger écuma les camps de prisonniers à la recherche d’imprimeurs, de graveurs, de spécialistes du papier, de dessinateurs, de faux-monnayeurs aguerris… Rapidement il fut en mesure de mettre sur pied une équipe de près d’une centaine de membres, tous hautement qualifiés. Le travail commença et après de longs mois de patience et de mise au point, les résultats obtenus dépassèrent toutes les espérances de Krüger et de ses chefs. Les nouvelles livres Sterling produites dans la presse de Sachsenhausen étaient tout bonnement plus vraies que nature, ou en tout cas que celles produites à Londres : après la guerre, un expert de la Bank Of England elle-même se dira incapable de distinguer les vrais banknotes des fausses. Intoxication économique Les presses se mirent à tourner jour comme nuit, rendant nécessaire le renforcement de l’équipe qui passa à 142 membres au plus fort de son activité qui s’étendit jusqu’à l’extrême fin du conflit : de 1942 à mars 1945, ce sont plus de 8 millions de billets de banque qui furent produits pour une valeur total qui dépasse les 134 millions de livres, en fausses coupures de 5, 10, 20 et 50 £. Dans les dernières semaines de la guerre, les presses semi-clandestines de Sachsenhausen se mirent même à produire des dollars, de même qualité. A noter que certains de ces faux finirent dans la poche de certains officiers allemands qui s’en servirent pour fuir en Argentine ou ailleurs après l’écroulement du régime nazi et financer leur nouvelle vie. Pendant que des bombardiers allemands lâchaient des sacs de billets au-dessus de l’Angleterre pour les faire écouler par les agents infiltrés, des espions de l’Abwehr (les services de renseignement nazis) sillonnaient l’Amérique du Sud et tous les pays neutres en achetant des cargaisons, des bâtiments, des terrains, des entreprises, des services, des armes, des faux-papiers… et en les réglant en liquide, à l’aide de ces faux billets. Les agents eux-mêmes ignoraient qu’ils s’agissaient de faux, quand ils n’étaient pas eux-mêmes payés en fausse monnaie… Petit à petit, les billets ainsi blanchis regagnaient le territoire britannique et s’y multipliaient comme des petits pains. La Bank Of England découvrit dès 1943, et presque par hasard, que des numéros de série identiques se retrouvaient sur plusieurs billets. Restait à détecter puis combattre la source d’approvisionnement, et ça… Cette entreprise d’intoxication de l’économie anglaise ne cessa que dans les tous derniers mois de la guerre et fut assez puissante – 1 billet sur 20 était un faux en 1944 sur le territoire britannique – pour contraindre Londres à remplacer en 1957 tous les billets de 5 £ de la circulation par un nouveau modèle, près de quinze ans plus tard. Krüger fut jugé après-guerre et… acquitté : de nombreux détenus juifs qui avaient travaillé sous ses ordres plaidèrent en sa faveur, expliquant que leur rôle au sein de l’atelier secret les avaient de fait protégés d’une mort certaine. Apres la guerre, Krüger fut recruté par la compagnie qui avait fourni le papier nécessaire à l’opération Bernhard. Et aujourd’hui ? Evidemment, ce genre d’opération ne serait plus envisageable aujourd’hui et… Ah tiens, si : en 2005, ce fut au tour des Américains de découvrir que leur monnaie était imitée – et à la perfection – non par une bande de faux monnayeurs, mais une fois encore par un Etat, et pas n’importe lequel : la Corée du Nord, via une série de sociétés bancaires installées à Macao et en Chine. . Dans la foulée, deux opérations massives (baptisées « Royal Charm » et « Smoking Dragon » au nom du vieux principe qui veut que les actions de contre-espionnages portent des noms cools) eurent lieu à l’été 2005 à Taïwan, en Chine et sur le sol américain. Plus de 4,4 millions de fausses coupures de cent dollars sont récupérées – je vous laisse faire le calcul… Leur invraisemblable qualité les rend indiscernables des dollars authentiques : gravure, encre et papier sont identiques… Au moins, on sait que ce n’est pas Krüger : il est mort en 1989. Source : Francetvinfo